Aujourd’hui en France, pour la plupart des cliniques vétérinaires, le recrutement est devenu un enjeu majeur. Et celui des jeunes générations l’est particulièrement ! Bien comprendre ces futurs collaborateurs est essentiel pour parvenir à les toucher et à les attirer. Soigner leur intégration, les faire adhérer à un projet d’entreprise et leur proposer des conditions de travail qui répondent à leurs attentes est tout aussi capital pour les fidéliser sur le long terme et pourquoi pas les associer. Dans ces conditions, comment s’y prendre pour recruter les générations Y et Z ? Explications.
Qui sont (vraiment) les générations Y et Z ?
Évoquer les générations Y et Z (autrement appelées “millennials” et “digital natives”), c’est parler des personnes nées entre 1980 et 1995 dans le premier cas, et entre 1995 et 2010 dans le second. Informées, connectées, agiles et innovantes, ces jeunes générations ont de nombreuses qualités fort attendues par les recruteurs sur le monde du travail. Elles se distinguent aussi par une vision de l’entreprise qui est, sur beaucoup de plans, différente de celle de leurs aînés.
Jeunes vétérinaires et auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV) n’envisagent pas toujours, par exemple, d’avoir une carrière linéaire. Ils ont plutôt à l’esprit qu’ils embrasseront peut-être une tout autre carrière dans les cinq, dix, ou quinze ans à venir, si l’envie est là ou si l’opportunité se présente à eux.
Ils ont par ailleurs des attentes différentes en termes de rapports hiérarchiques, de contenu de travail, de qualité de vie au travail, d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ce qui change forcément la vision qu’ils ont de l’épanouissement professionnel – une enquête réalisée par BVA et DOMPLUS sur les préoccupations des moins de 35 ans a révélé que 84 % d’entre eux pensent qu’il est important que l’employeur prenne en compte leur vie personnelle.
Autant de caractéristiques qui font que les générations Y et Z ont tout ce qu’il faut pour faire évoluer positivement les entreprises qui les recrutent, si celles-ci sont réceptives.
Qu’est-ce qui attire les millennials et les digital natives ?
Parmi les questions centrales pour les jeunes générations, celles du sens au travail et de la mission (la leur et celle de l’entreprise), se hissent en haut de la liste. Créer de la valeur, être utile, voilà ce que recherchent les millennials et les digital natives.
Ces collaborateurs sont également très attentifs à la marque employeur, c’est-à-dire aux différents attributs qui caractérisent les entreprises dans lesquelles ils envisagent de travailler. En ce sens, les valeurs, la culture d’entreprise et le projet collectif de la structure seront étudiés de près pour orienter le choix de la structure vers laquelle ils s’engageront. L’ambiance de travail, le mode d’organisation, l’autonomie et parallèlement la formation dont ils pourront bénéficier seront aussi des éléments déterminants. Enfin, une clinique présente sur les réseaux sociaux et capable de communiquer efficacement sera un net avantage
À l’aune de tout cela, on comprend mieux pourquoi les générations Y et Z ont la réputation de quitter des cliniques, des métiers qui ne leur conviennent plus et même de ne plus vouloir s’associer. Certains, à juste titre, pensent qu’ils trouveront des opportunités ailleurs, dans d’autres structures ou dans d’autres domaines, et préfèrent souvent opérer un grand mouvement, plutôt que de faire trop de compromis avec leur bien-être au travail. Une étude CornerJob a, sur ce sujet, révélé que 47 % des millennials ont changé d’emploi après une période de trois à cinq ans dans l’entreprise.
Comment les jeunes générations cherchent-elles un emploi ?
En quête de souplesse, sur le plan des horaires notamment, ils apprécient que la clinique vétérinaire les rassure globalement, avant l’embauche, sur un certain nombre de points importants pour eux : autonomie, management non vertical, valeurs et engagements de la clinique, volonté de leur futur employeur de faciliter un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle…
Si votre futur.e ASV a besoin de commencer à 9 h du matin plutôt qu’à 8h30 une partie de la semaine pour des questions d’horaires de transports ou d’organisation personnelle, si il ou elle souhaite être rassuré.e quant aux engagements de la clinique ou à l’ambiance qui y règne, ces points devront être évoqués précisément, plutôt que survolés au moment du recrutement.
Avant cela, la simplicité pour candidater sera un plus. Un formulaire de candidature en ligne, ergonomique et synthétique, pouvant être lié à un réseau social professionnel, donnera une impression positive aux générations Y et Z. Selon une étude de l’Apec publiée en décembre 2019, plus de 8 entreprises sur 10 mobilisent, d’une manière ou d’une autre, les réseaux sociaux pour recruter.
La possibilité d’un poste à temps partiel ou plus largement des solutions d’aménagement du temps de travail – une demande croissante des candidats – peut également doper l’attractivité de votre clinique. Le fait d’être « off » une partie de la semaine, du mois, voire de l’année, permet en effet à certains de se consacrer à leur vie de famille, d’avoir une autre activité, ou de conduire des projets en parallèle de leur emploi.
Réussir le process d’intégration
Au moment de l’intégration dans votre clinique vétérinaire, les conditions de travail décrites lors de l’embauche devront bien sûr faire place aux actes. Cela qu’il s’agisse du contenu du poste, des horaires, de l’ambiance, de la manière de travailler collectivement ou des valeurs de la clinique.
Vous montrer disponible pour la nouvelle recrue, transparent, honnête et en appui sera rassurant. Enfin, proposer des feedbacks, durant lesquels les soft skills (compétences humaines et comportementales) seront valorisées au même titre que les connaissances métier, inspirera confiance aux nouveaux collaborateurs et leur permettra de se sentir considérés.
Pérenniser l’embauche
Les générations Y et Z appréciant de fonctionner sur des cycles courts, il faudra finalement, pour pérenniser l’embauche, trouver des moyens de les faire évoluer rapidement au sein de votre clinique, se montrer flexible sur l’aménagement de leur temps de travail, voire de leur proposer rapidement de nouvelles tâches ou de nouvelles responsabilités, et même de nouvelles opportunités de carrière.
Cela peut passer par la proposition d’un programme de formation pour monter en compétence, par la mise en place d’un plan d’action pour évoluer, et bien sûr par un salaire attractif, pouvant lui aussi être amené à évoluer ou à être complété par des primes. Car si l’épanouissement des générations Y et Z est conditionné par plusieurs critères, la rémunération en est bien sûr un qui a de l’importance.
Enfin, et ceci est particulièrement vrai pour les plus jeunes, poser des objectifs ambitieux, mettre en place des challenges, sont des choses qu’il faudra aussi savoir proposer pour éviter la routine et maintenir l’envie.
3 questions à Marie-Caroline Guillermin, partenaire Ressources Humaines de Smartemis France.
Selon vous, quelles sont les principales attentes RH des collaborateurs issus de la génération Y, dont vous faites partie ?
MC.G : La génération Y a besoin de trouver du sens dans ce qu’elle fait au quotidien. Pour elle, le métier n’est plus exclusivement un moyen de gagner de l’argent comme cela pouvait être le cas pour les générations précédentes. C’est aussi, entre autres, un moyen de s’épanouir. Pour trouver cet épanouissement, elle pourra souhaiter adhérer à un projet, avoir des responsabilités, de l’autonomie, de la reconnaissance, ou encore continuer à apprendre… L’équipe et l’encadrement en place seront aussi essentiels pour elle. Cette liste est très importante à titre personnel mais elle n’est pas exhaustive. Et les combinaisons sont propres à chacun. La subtilité (et la complexité !) de notre génération réside dans le fait que si l’un des maillons de la chaîne vient à manquer ou à disparaître, l’implication et donc l’avenir au sein d’une structure ou d’un métier est remis en question.
Quels conseils donneriez-vous pour fidéliser les talents issus des jeunes générations ?
MC.G : Fidéliser, c’est faire en sorte de générer et de maintenir la motivation et l’implication des collaborateurs au fil du temps. Les leviers sont différents en fonction des personnes. Pour les identifier, questionner et écouter sera fondamental sur la base d’une communication mutuelle solide. Il est primordial aussi de bien véhiculer sa marque employeur, d’être transparent sur les valeurs de l’entreprise, sur le fonctionnement de celle-ci, sur sa culture. Cela, dès l’entretien de recrutement, tout au long du parcours du collaborateur, et quel que soit le métier : auxiliaire spécialisé vétérinaire (ASV), vétérinaire, associé…
En tant que clinique vétérinaire, pourquoi bénéficier d’un accompagnement RH ?
MC.G : L’accompagnement RH est un moyen de décharger les vétérinaires de certaines tâches, de leur apporter des outils, de la méthode et du sens sur les autres problématiques RH pour mieux intégrer ces sujets dans leur quotidien. Les besoins et l’aptitude pour les RH étant propres à chacun, Smartemis propose un accompagnement sur-mesure. Les codes, les bonnes pratiques et des conseils sur la manière d’approcher, attirer, recruter, manager, accompagner, fidéliser, ou motiver les générations Y et Z font partie des outils que nous souhaitons apporter. Les bénéfices en tant que gérant de clinique vétérinaire sont nombreux : gain de temps, sérénité sur les sujets RH stratégiques et non « externalisables », optimisation de la performance des équipes via une amélioration de la motivation et du bien-être au travail.